
Pour aller plus loin...
D’après une étude de l’Insee en 2002 sur la qualité de vie dans les grandes agglomérations, le bruit est la principale nuisance ressentie en ville, loin devant la pollution atmosphérique ou l’insalubrité des logements. En effet, un ménage sur trois se plaindrait du bruit le jour et un sur cinq la nuit.
Alors, la question est : Comment pourrait-on transformer ce fléau en avantage ?
En 2013, au concours Evolo, une équipe d'architectes français a été récompensée pour la conception d'une tour d’une centaine de mètres, bardée de mini-capteurs piézoélectriques : le Soundscraper.
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"C’est une structure métallique très simple sur laquelle on implante des cils d’une matière électroactive qui sont déformés par les vibrations du son", explique Cédric Dounval, l'un de ces architectes.
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La tour est truffée de 840 000 capteurs. "Nous avons calculé qu’elle serait capable de produire 150 mégawatts par heure, soit 10 % de l’éclairage public d’une ville comme Los Angeles." Alors, pourrons-nous un jour voir ce type de tours à côté de nos périphériques ou aéroports ? La question de l'isolation se pose aussi : comment, en temps de pluie, les capteurs pourraient-ils fonctionner ?
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Le bruit : Pollution aujourd'hui, source d'énergie viable demain ?
Les vêtements piézoélectriques
Dans un concert, il y a du son, de ‘’l’énergie’’ sonore et du mouvement produit par ce son. Ne pouvons-nous pas utiliser ce mouvement pour produire, mécaniquement, par la force de contact, comme vu précédemment, de l’énergie ?
Nous devons pour cela, nous rendre dans le monde du nanomètre, le milliardième de mètre (0,000 000 001 m). Des chercheurs des Etats-Unis ont eu cette idée. Ils ont réalisé des vêtements-piézoélectriques d’un alliage de fibres de kevlars et des nanofils (fils de quelques nanomètres de diamètre, à peu près d’un cheveu) en oxydes de zinc.
Une fois fabriqués, ces nanofils, mêlés à des fibres de tissus peuvent être incorporés dans des tissus pour transformer l’énergie du vent, de vibrations sonores mais il pourrait surtout récupérer l’énergie des mouvements du corps.
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En bougeant, on fait ‘’apparaître’’ la tension électrique recherchée. On place une fibre d’oxyde de zinc contre une fibre hérissée des mêmes filaments recouverte d’une couche d’or de 350 nanomètres, quand l’une arrache des électrons à l’autre, ceux-ci passant par les fibres de kevlar mais également par les fils électriques pour revenir à leur emplacement d’origine, la borne devient positive, créant ainsi un courant continu, et, si nous multiplions les fibres, on multiplie la quantité d’énergie produite.
Si nous plaçons donc ces fibres dans un vêtement, que nous portons ce vêtement, nous produisons de l’électricité !
Pour l’instant, les chercheurs ont réussi à produire un courant de 4 à 5 nanoampères et un voltage de 4 millivolts à partir de deux fibres soit une paire de fibres d’un centimètre de long chacune. En marchant, avec 80 frottements par minute on aurait 80 milliwatts par mètre carré de tissu. Et en tissant plusieurs couches de fibres, on peut fabriquer des vêtements capables d’alimenter nos téléphones actuels sachant qu’un million de fibres suffisent pour alimenter un Ipod. Les chercheurs doivent donc, pour rendre viable le procédé, trouver comment améliorer son rendement.
Un million de fibres suffisent pour alimenter un Ipod, et un million de fibres représente en taille la circonférence d’un grain de sable. Avec ces matériaux, nous pourrions grandement réduire notre dépendance au nucléaire.
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Le t-shirt Sound Charge, testé à un festival anglais, a permis de recharger 2 téléphones en 3 jours.
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Mais, le principal problème réside dans le fait que ces matériaux sont trop fragiles : ils ne peuvent être lavés, sinon, ils s’oxyderaient et, leur durée de vie ne dépasse pas les cinquante heures.
Ce vêtement est donc, une petite avancée technologique car il pourrait nous permettre d’être plus autonome en énergie, en rechargeant nous-mêmes nos appareils, comme nos téléphones, et, nous pourrions donc produire de l’énergie ‘’propre’’, et ainsi réduire la pollution dans le futur.
Mais leur production reste néanmoins chère et nécessite beaucoup de matériaux. Il faudra donc une amélioration future pour les rendre plus ‘’rentables’’ et éco-responsables.
